La prise en compte de cet algorithme de re-ranking peut amener la mise en place d’indicateurs ainsi que l’optimisation des pages et du CTR.
La présence de NavBoost, mise en lumière lors du procès antitrust de 2023, et confirmée par le Google Leak de mai 2024, n’a pas surpris beaucoup de référenceurs. Son utilisation, apparemment massive, a en revanche été plus surprenante. Pour rappel, NavBoost est un signal de classement important de Google. Entraîné sur les données des utilisateurs, il “mémorise” les clics passés pour toutes les requêtes de recherche des 13 derniers mois.
Si Google Leak a provoqué une certaine confusion quant à l’utilisation des données de Chrome par Google. selon Olivier de Segonzacassocié fondateur de Resoneo et auteur d’une série d’articles sur le sujet“NavBoost n’embarque pas ces données. Le navigateur de Google n’est pas utilisé de manière intense pour le classement des résultats par le géant américain. En tout cas, les fuites ne confirment pas cela.”
Pour lui, Google utilise Chrome pour d’autres cibles, comme la personnalisation des résultats, qui impacte directement les résultats, en utilisant l’historique de navigation de l’utilisateur. Le géant américain semble aussi l’utiliser pour identifier les sitelinks. Il l’aide également à savoir si une page mérite de rester dans l’index. Le spécialiste du référencement indique : “Un autre type d’exploitation via les visites Chrome, qu’on a bien en attribut dans le Leak, désigne en revanche la détection d’un pic de trafic soudain pour une URL, qui peut le faire monter rapidement dans les résultats avant de redescendre. Nous avons une autre confirmation d’utilisation des visites Chrome dans ce. Document de conception de RealTimeBoost“.
A tel point que NavBoost est certainement important à prendre en compte pour le référencement. Il pourrait faire partie des signaux qui amènent le géant américain à mieux positionner certains contenus dans ses SERP.
La salsa du NavDemotion
Afin d’envoyer des signaux positifs à cet algorithme de re-ranking, plusieurs démarches peuvent être mises en place, d’après les référenceurs rassemblés. L’objectif est de faire répondre à la page au besoin de l’utilisateur. “En effet, une requête NavBoost correspond à une situation où un résultat de recherche génère une satisfaction implicite de l’utilisateur”, précise Olivier de Segonzac. “Cela signifie que l’utilisateur clique sur un résultat, trouve ce qu’il cherchait, et ne revient pas immédiatement sur la SERP pour faire un autre choix ou reformuler sa requête. Lorsque Google détecte ce comportement, il considère que le résultat est pertinent. pour cette requête, et peut donc améliorer la position de cette page dans ses résultats.”
Un des problèmes à surveiller pour NavBoost est de ne pas être touché par Google par un NavDemotion. Sorte de pendant “négatif” au NavBoost, celui-ci apporte en effet le géant américain Google à sanctionner probablement une page n’ayant pas répondu au besoin de l’utilisateur. Afin d’éviter un potentiel NavDemotion, il peut être utile d’identifier les pages que les utilisateurs quittent rapidement après avoir cliqué dessus, selon Olivier de Segonzac. “Pour connaître ces pages, on peut utiliser des KPI comme le taux de rebond ou le temps passé sur la page. Par exemple, si des utilisateurs venant de Google passent moins de 10 secondes sur une page avant de quitter le site, cela peut être un signal qu’elle ne répond pas à leurs attentes.
Pour autant, les mesures à utiliser pour identifier ces pages ne sont pas évidentes à définir, selon lui. “Sur un site e-commerce, le taux de rebond peut être un bon indicateur. Mais sur un contenu éditorial, ça ne suffit pas. Il s’agit de se pencher sur des métriques comme le “Taux d’engagement” de GA4, ou le temps passé. Cela permet de lister par exemple les pages sur lesquelles les utilisateurs ne sont restés que quelques secondes avant de quitter le site. Et cela ne reste pas si évident, car dans les outils de web analyse classiques, le temps moyen n. ‘est calculé que sur les sessions avec un minimum de deux pages vues. Et comme GA4 tient compte des événements pour le taux d’engagement, on peut vite se retrouver à 100 %, à cause des bandeaux de consentement par exemple. se pencher sur les outils de sessions d’enregistrement, comme ClickTale ou Clarity. Mais ils ne sont pas vraiment faits pour gérer de la masse et donner des infos agrégées. Et soit ils sont très chers, soit ils exploitent ouvertement les données pour entraîner leurs IA. ” Il s’agit donc souvent de travailler au cas par cas pour trouver la façon la plus pertinente de faire.
Une autre manière de bénéficier de l’effet NavBoost est de travailler sur l’attractivité des résultats de la page dans les SERPs en améliorant le CTR. “Comme NavBoost se base sur les données de clics, il est important de créer des titres et des snippets qui génèrent des clics”, lance Olaf Koppcofondateur d’Aufgesang GmbH et spécialiste du décryptage des brevets de Google. “Plus vous obtenez de clics qualitatifs, plus votre position pourrait être influencée par NavBoost.” “Cependant, tempère Olivier de Segonzac, il faut être sûr que le contenu répond bien aux attentes des utilisateurs une fois qu’ils arrivent sur votre page. En effet, attirer des clics sans offrir une bonne expérience pourrait entraîner un effet de NavDemotion.”
Deux autres points de vigilance sont évoqués par Olaf Kopp pour l’optimisation de NavBoost. “Celui-ci prend fortement en compte la pertinence locale. Il subdivise les données en fonction de l’emplacement. Lors de l’optimisation, il convient donc de prêter une attention particulière aux signaux locaux et à la pertinence. NavBoost fait également la distinction entre les recherches sur ordinateur et sur mobile. Les intentions des utilisateurs peuvent ici être différentes. Optimisez vos contenus en conséquence pour les deux plateformes.