Quel est le quotidien d’un expert SEO, quels outils sont indispensables dans ce domaine et à quoi ressemblera le métier dans une dizaine d’années ? BDM a exploré toutes ces questions avec Gwenneg Marié. Responsable de la stratégie et de l’équipe SEO chez Hellowork Group, une entreprise qu’il a rejointe en tant qu’expert SEO en 2019, il revient sur son parcours, sur les spécificités du métier chez l’annonceur et livre ses pronostics pour les années à venir.
En quoi consiste votre métier ?
GWENNEG MARIÉ – Je suis expert SEO chez Hellowork. La particularité du poste, c’est qu’on travaille directement sur les sites de l’entreprise. Là où, en agence ou tant que freelance, on travaille sur les sites de nos clients. C’est une approche différente, on réalise un travail plus approfondi chez l’annonceur.
Qu’est-ce que vous aimez et détestez dans votre métier ?
Ce que j’aime dans mon job, c’est qu’on travaille sur peu de sites, principalement quatre. Ça nous permet d’être précis dans nos recommandations, ainsi qu’au niveau fonctionnel. Le SEO est une matière qui évolue constamment. Ça nous demande de nous tenir informés, et de tester de nouvelles choses pour améliorer notre positionnement sur Google. Ce qui me tresse le moins ? Ça peut paraître contradictoire, mais c’est aussi le fait que ça évolue constamment. Parfois, on peut avoir la sensation de ne pas maîtriser les évolutions des algorithmes des moteurs de recherche, et que ça évolue rapidement vers des éléments qu’on ne maîtrise pas.
On peut aussi avoir la sensation que l’algorithme n’est pas toujours juste, par rapport aux efforts qu’on fournit dans notre travail.
Au cours des douze derniers mois, Google a apporté plus de dix modifications à l’algorithme, dont quatre Core Update. La fréquence de mise à jour est élevée. À chaque fois, on doit s’assurer que nos sites ne sont pas impactés négativement. Si c’est le cas, on doit essayer d’en comprendre les raisons, de mettre en place des actions… Souvent, on patiente, parce qu’une mise à jour se déploie sur plusieurs semaines. Donc on doit analyser tout ça et, derrière, proposer des modifications stratégiques.
Pourriez-vous décrire votre parcours ?
J’ai fait un bac STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) option RH. Peut-être un clin d’œil à Hellowork en avance ? Et après ça, j’ai opté pour un DUT technique de commercialisation, où j’ai eu un premier cours sur le web marketing et le SEO. Ça n’a duré que deux heures dans tout le parcours, mais ça m’a captivé. J’ai pris conscience que c’était dans cette direction que je voulais aller. J’ai compris que les entreprises avaient réellement besoin du SEO pour progresser et renforcer leur visibilité sur le web.
Ça fait 5 ans que je suis chez Hellowork. Je suis arrivé en tant que chargé de projet SEO, donc expert SEO. J’avais la charge du site Hellowork.com, qui s’appelait précédemment RegionsJob. Nous avons mené un gros travail de refonte et de migration des neuf sites régionaux vers Hellowork.com, que tout le monde connaît aujourd’hui. Ça a été un projet très marquant dans ma carrière et aussi chez Hellowork. Ensuite, j’ai pu évoluer pour devenir lead SEO sur le produit Hellowork. Et depuis un an et demi, je suis responsable de l’équipe.
Quel est votre outil préféré pour le SEO ?
On utilise de nombreux outils en SEO, notamment pour collecter des données qu’on ne pourrait pas obtenir autrement. Par exemple, pour recueillir des informations sur les mots clés, sur l’utilisation de Semrush ou les données de Google Search Console. On analyse également les logs de notre site et on procède à des crawls avec Oncrawl. Ce sont des outils que j’affectionne, qui permettent d’extraire de données et de procéder à de premières analyses. Mais il est souvent nécessaire de croiser les informations sur les mots clés, le crawl… Résultat, Excel est l’outil que j’utilise principalement. Je ne dirais pas que c’est mon outil préféré, mais c’est le plus essentiel.
Quelles ressources (podcasts, formations, etc.) recommandez-vous pour progresser dans ce domaine ?
Ce qui m’a aidé, c’est d’effectuer une veille régulière sur des médias spécialisés en SEO ainsi que sur X (Twitter). C’est important. Il faut aussi échanger avec vos collègues, que vous soyez en agence ou chez l’annonceur, ou participer à des événements comme le SEO Campus, afin de discuter de vos problématiques avec un maximum de personnes.
Au-delà de ça, je recommandeais deux formations : la masterclass SEO des frères Peyronnet qui m’a aidé en début de parcours, et plus dernièrement SEO High Level, qui m’a permis de passer une étape en expertise.
Comment votre métier va-t-il évoluer dans les prochaines années ?
C’est assez complexe de se projeter, puisqu’on est tributaire des algorithmes qui évoluent constamment. Rien qu’en un, deux ou trois ans, l’algorithme de Google peut avoir drastiquement changé sur certains points. Il y a aussi pas mal de choses qui arrivent avec l’intelligence artificielle, pour de la création de contenu, de l’aide à l’analyse… Elle est aussi intégrée sur des moteurs de recherche, comme Bing ou plus récemment Google, avec AI Aperçus. Tout ces éléments font qu’il est assez difficile de se projeter.
Quel conseil donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans ce domaine ?
Un conseil pour ceux qui veulent se lancer dans le SEO ? Je dirais qu’il faut être curieux, et passionné par la matière. La passion vous incitera à vous tenir informé, à chercher des ressources, à tester des choses. Et donc à ne pas vous reposer sur vos acquis.
